Par Mélissa Lévesque

Je suis le genre de fille qui carbure aux «t’es même pas game». J’les vois comme des défis, comme une façon de me propulser plus haut, plus loin. Et c’est aujourd’hui que je fais mon coming-out en vous partageant une histoire que je n’ai partagé à personne, jusqu’à aujourd’hui.

J’étais en secondaire deux. J’avais pas beaucoup d’amies, mais celles que j’avais étaient précieuses. Et moi, dans toute ma naïveté, je voulais encore plus. Mon but ultime, c’était de me joindre à la gang de filles populaires de mon école. Je les trouvais belles, intelligentes, drôles, ambitieuses, confiantes… J’voulais m’entourer de gens comme elles.

Et un jour de mars, cette occasion-là s’est présentée à moi. Trois filles dont j’enviais la popularité et la personnalité sont venues me jaser ça. Elles me posaient des questions et s’intéressaient à moi. J’comprenais pas trop pourquoi, mais j’voulais pas me poser de questions. J’ai répondu à leurs questions, en leur partageant des bribes de mon passé, mais surtout en leur partageant mes plus grands rêves et mes folles ambitions. Et c’est à ce moment précis que quelque chose s’est brisé à l’intérieur de moi. Elles se sont mises à rire en me disant que j’étais super cute d’avoir d’aussi grands rêves, mais qu’un jour, j’allais devoir apprendre à être réaliste.

classe

Puis le lendemain, dans la classe de français, elles se sont mises à rigoler très fort en racontant au plus de gens possible que je rêvais d’écrire pour un magazine ou mieux, d’avoir mon propre magazine. Et plusieurs ados ingrats se sont joints à elles pour rire de mon rêve de vivre de mon écriture. Y en a même un qui a osé me confronter en me disant que c’était loin d’être réaliste et qu’en plus, j’avais pas la personnalité qui fallait pour travailler dans ce domaine-là. Il a conclu en me lançant un «De toute façon, t’es même pas game!». J’ai ravalé mes larmes, je leur ai adressé un sourire mi-confiant, mi-brisé et je me suis promis de leur prouver qu’ils avaient tort.

Et c’est ainsi que, quelques années plus tard, j’ai lancé mon propre blogue, version 2.0 du magazine qui me faisait rêver en secondaire deux. Et aujourd’hui, je profite de cet article pour remercier sincèrement chaque personne qui ont voulu me décourager et qui ont cru que mes rêves étaient donc ben irréalistes. Sans le savoir, vous m’avez propulser encore plus loin que je ne l’espérais.