Le sujet de l’intelligence artificielle (IA) est au coeur de beaucoup de discussions, surtout chez les entrepreneurs. Est-ce une menace pour notre travail? Doit-on sauter dans le bateau? Comment en tirer avantage? Chez La Mallette, ça fait déjà un bon moment qu’on s’intéresse au sujet, qu’on l’explore, qu’on s’amuse avec les nouveaux outils à notre disposition… et notre verdict est le même que beaucoup d’experts: il faut sauter dans le bateau le plus tôt possible pour apprendre à bien utiliser les outils d’intelligence artificielle et comprendre notre rôle face à ceux-ci. Partout sur le web, on encourage les entreprises à utiliser l’IA dans différentes sphères de leurs activités, mais la sphère dont on entend le plus parler, c’est le marketing et les communications. L’IA est effectivement une avancée révolutionnaire dans le milieu du marketing et des communications: on peut générer des textes en seulement quelques secondes, on est à quelques clics d’obtenir des sous-titres pour nos vidéos, la création d’images uniques est accessible sur tous les points… Mais ce n’est pas parce que c’est accessible que c’est facile. C’est pourquoi on vous a préparé ce petit guide: on veut faire de vous d’excellents directeurs artistiques pour que l’intelligence artificielle soit RÉELLEMENT à votre service.

Pourquoi devient-on des directeurs artistiques?

On l’a mentionné dans l’introduction de cet article: l’IA peut rédiger des textes, générer des images et des vidéos, traduire des textes, ajouter des sous-titres à nos vidéos, créer des infographies, etc. Ça, normalement, c’est le travail des rédacteurs, des photographes, des vidéastes, des traducteurs, des monteurs et des graphistes.

Toutefois, ce qui fait aussi partie du travail des rédacteurs, des photographes, des vidéastes, des traducteurs, des monteurs et des graphistes, c’est la réflexion, l’idéation. 

On l’a écrit dans notre premier article traitant de l’intelligence artificielle publié en 2023 (cliquez ici pour le lire): l’IA a besoin d’être dirigée… et c’est l’humain qui lui donne cette direction. C’est ainsi qu’on devient des chefs d’orchestre, des directeurs artistiques, des réalisateurs… Au fond, nos rôles prennent simplement un tournant pour se concentrer davantage sur la réelle valeur ajoutée de l’humain dans ce monde de technologie et d’innovation.

Alors, comment peut-on être de bons directeurs artistiques pour l’IA?

Avoir une vision

Que l’on dirige des humains ou une «machine», on se doit de savoir ce que l’on veut. Avoir une vision du projet, du résultat escompté. Avant d’ouvrir ChatGPT, Midjourney ou n’importe quelle autre plateforme du genre, on croit que c’est important de faire un travail de réflexion pour connaître la destination finale. C’est bien plus facile de diriger un pilote quand on connaît la destination… et c’est bien plus facile de diriger un «robot» quand on sait précisément ce qu’on attend de lui.

PAR CONTRE, on a envie d’ajouter un petit bémol à ce point. Avoir la vision, c’est crucial. Mais être ouvert d’esprit et malléable l’est aussi. L’IA peut souvent nous faire des propositions étonnantes. Parfois, elles sont étonnantes du genre «ça n’a aucun bon sens, voyons donc!», mais d’autres fois, elles sont étonnantes du genre «intéressant, je n’avais pas envisagé cet angle!».

Au final, notre conseil est d’avoir une vision claire dès le départ, mais d’accepter de se laisser surprendre et de challenger nos idées.

Maîtriser les outils / réfléchir comme un robot

Pour que l’IA soit réellement à notre service, il ne suffit absolument pas de lui lancer 2-3 commandes rapides et de croiser les doigts pour que le résultat soit à la hauteur de nos attentes et de nos standards.

En tant que directeurs artistiques, on se doit de:

  • Apprendre à verbaliser une idée, à formuler un concept. Bien que ça semble très évident, ce n’est pas un exercice facile. Beaucoup d’entrepreneurs ont une vision pour un lancement, pour une campagne marketing ou pour un événement, mais n’arrivent pas mettre des mots clairs sur ce qu’ils ont en tête. C’est un défi de taille, mais c’est aussi un travail essentiel pour que l’IA devienne un outil réellement pertinent et aligné avec notre entreprise.
  • Utiliser les mots justes: la clarté et la précision sont nos plus belles armes. Ça non plus, ce n’est pas donné à tous. Heureusement, c’est une compétence qui se développe à force de la pratiquer. Il faut garder à l’esprit que tous les outils d’intelligence artificielle sont des «robots». Des robots certifiés et sophistiqués, certes, mais des robots quand même. Quand on communique avec des humains, on peut se permettre, dans certains contextes, d’être plus ou moins clairs. Les référents humains, l’intelligence émotionnelle et le jugement des humains permettent une bonne compréhension des propos, même s’ils ne sont pas extrêmement précis. Toutefois, comme l’IA ne dispose pas de ces atouts, c’est absolument nécessaire de bien choisir les mots pour qu’elle soit en mesure de saisir exactement ce que nous attendons de sa part.
  • Identifier les modifications à apporter et les demander efficacement. Ça aussi, c’est un art. Rares sont les fois où on crie BINGO lorsque l’IA nous fait une première proposition. Généralement, il y a des modifications, parfois minimes, d’autres fois immenses, à apporter. Comme expliqué aux points précédents, si on n’arrive pas à communiquer de façon efficace avec notre machine, elle ne sera pas en mesure de générer le résultat que nous souhaitons et, au final, nous y investirons beaucoup trop de temps pour finalement ne pas être si satisfaits. Identifier les modifications à apporter et les demander efficacement est donc une compétence à développer… et la meilleure façon de le faire, on vous la dévoile au point suivant.

Tester, apprendre et re-tester

Nous sommes (presque) tous au même point face à l’utilisation de l’IA. Mis à part de grands geeks dont nous envions l’avant-gardisme, nous jugeons que la majorité des entrepreneurs québécois partent tous à la même ligne de départ… et ceux qui avanceront le plus rapidement, ce sont ceux qui oseront se mouiller, qui essaieront des choses, qui analyseront leurs tests, qui s’ajusteront et qui continueront d’avancer.

Pour être un bon directeur artistique pour l’IA, il faut donc oser. Il faut tester. Il faut apprendre en s’informant et en faisant des essais-erreurs. Il faut tester à nouveau. Il faut être curieux.

Avoir un esprit critique, prendre des décisions

Un autre élément qui fera de vous d’excellents directeurs artistiques pour diriger ChatGPT, Midjourney ou n’importe quelle autre IA, c’est votre esprit critique, votre capacité à prendre des décisions éclairées par rapport aux propositions faites par l’IA.

Le piège dans lequel plusieurs entreprises tombent déjà, c’est celui de faire tellement confiance à l’IA qu’elles acceptent plusieurs de ses propositions sans prendre le temps de les questionner par rapport à leur propre ADN.

Par exemple, ChatGPT peut nous proposer d’excellentes idées de campagnes pour promouvoir un nouveau produit… mais ce n’est pas parce que ce sont d’excellentes idées qu’elles sont alignées avec NOTRE entreprise. Elles peuvent être très intéressantes pour une entreprise ayant des valeurs différentes de la nôtre, mais l’adopter pour notre entreprise est un choix qui irait à l’encontre de nos choix éditoriaux habituels.

La leçon à tirer est la suivante: c’est facile de s’emballer par les idées générées par l’IA et notre travail en tant que directeur artistique, c’est de ne pas laisser l’excitation prendre le dessus et de toujours conserver son esprit critique comme boussole.

Maintenant, on ne peut que vous souhaiter de vous amuser avec les différents outils d’IA qui sont à votre disposition. Et n’oubliez pas d’oser, c’est probablement ce qui fera en sorte que, à moyen terme, vous aurez une longueur d’avance sur des milliers d’autres entreprises.