Aux yeux de plusieurs (dont moi!), l’entrepreneuriat, c’est angoissant. C’est une grande pression qu’on se met sur les épaules et c’est un saut dans le vide. Récemment, j’ai beaucoup réfléchi à tout ça. J’ai eu des moments plus difficiles et d’extrêmes fiertés… et ça m’a fait comprendre que mon parcours d’entrepreneure serait toujours rempli de hauts et de bas. Puis, au fond, ça fait bien mon affaire. Je t’écris donc un texte plus personnel parce que j’ai envie de te partager ma perception de l’entrepreneuriat, et de te parler de comment je vis avec la pression et l’insécurité de la vie d’entrepreneure. 

Quand je me suis lancée comme travailleur autonome, je savais que je me garochais en bas d’une falaise. Mais je savais aussi que c’était positif. Je ne me lançais pas dans le vide pour finir par m’écraser au sol… Je me lançais plutôt dans le vide pour enfin réussir à prendre mon envol et atteindre de hauts sommets. Bien entendu, comme tous ceux qui travaillent à leur compte, j’ai passé très près de m’écraser à plusieurs reprises… Mais je me suis aussi posée sur de hautes montagnes que je croyais innateignables. Là, je te parle en méthaphore, mais au fond, ce que je veux dire, c’est qu’il m’est souvent arrivé de prendre peur et d’avoir envie de me laisser tomber dans le vide, de vouloir arrêter de voler contre le vent. Quand j’ai perdu le plus gros contrat de ma carrière, j’ai pensé devoir retourner sur le marché du travail comme employée… Mais je me suis ressaisi en me créant de nouvelles opportunités… qui ont faites en sorte que je me retrouve aujourd’hui bien plus loin que je ne l’aurais imaginé. Il y a aussi eu des mois extrêmement stressants où les paiements n’entraient pas et où je me demandais comment j’allais réussir à payer mon loyer, mon épicerie, ma voiture, etc. Mais il y a aussi eu des mois où je me suis dit que je pouvais enfin me gâter un peu, en m’achetant un item que j’avais longuement désiré. La vie d’entrepreneure, c’est une montagne russe d’émotions et il faut avoir les reins solides pour dealer avec ça, mais je te jure que je trouve beaucoup moins angoissant de penser à ma business et que de penser à retourner sur le marché du travail.

Alors, oui, l’entrepreneuriat amène son lot de stress, mais je constate que mon niveau de stress est bien différent, et surtout moins élevé, que lorsque j’étais employée et que je pleurais le matin pour ne pas aller travailler. Oui, toute la pression est sur nos épaules… mais toutes nos réussites nous aussi directement attribuées. En étant affaires, notre seule limite, c’est nous. Et ça, je te jure que ça peut effaçer bien des angoisses et des moments d’insécurité.